top of page

Newsletter : Complexe Respiratoire du Rat

Voici un focus sur un syndrome extrêmement courant chez les rats : le complexe respiratoire chronique du rat.

 

Pratiquement tous les rats peuvent être atteints et cela représente au moins 20% des motifs de consultation. 

Une approche rigoureuse, dans la prévention, le diagnostic et le traitement, peut vous permettre de mieux soigner cette affection et fidéliser vos propriétaires de rats qui sont parmi les propriétaires de NACs les plus impliqués.

 

 Les rats, à cause de leur anatomie pulmonaire particulière (nombre réduit de lobes et cloisonnement faible), sont particulièrement sensibles aux infections respiratoires qui se généralisent vite. De plus, leur respiration nasale obligatoire et leurs cavités nasales fragiles les rendent particulièrement sensibles face à des facteurs irritants (sécheresse, ammoniaque, fumées, poussières).  

 

Le complexe respiratoire chronique chez le rat est similaire à la BronchoPneumopathie Chronique Obstructive (BCPO) humaine, avec des symptômes et lésions comme :

- Dysfonction muco-ciliaire

- Inflammation chronique des bronches et bronchioles

- Fibrose pulmonaire et bronchiectasie

- Dyspnée obstructive

- Toux

- Respiration sifflante

- Perte de condition physique

- Fatigue et essoufflement

- Infections opportunistes

- Chromodacryorrhée (écoulements de porphyrine)

- Otites et syndromes vestibulaires

 

 Les rats développent souvent cette affection dans la deuxième moitié de leur vie (vers 1,5 an), mais tous les âges sont concernés. Il est crucial d’éduquer les propriétaires à reconnaître ces signes, à prévenir les infections et à faire des visites régulières (adoption avant 3-4 mois, âge moyen à 1,5 an et âge avancé à partir de 2 ans).  

 

Le complexe respiratoire est souvent causé par une surinfection opportuniste par des pathogènes ubiquitaires chez le rat, notamment Mycoplasma pulmonis mais aussi des streptocoques, staphylocoques, Corynebacterium ou encore des bactéries plus virulentes comme Pseudomonas, Bordetella ou Pasteurella. La prise en compte des biofilms, des résistances et de l'absence de paroi des mycoplasmes doit guider notre choix de traitement. Un bacille associé aux cils respiratoires (CARB) a également été souvent mis en évidence de manière concomitante avec Mycoplasma. La pathogénicité de cette bactérie n'est pas complètement établie mais elle semble engendrer les mêmes signes que les mycoplasmes et serait plus pathogène chez les rats que les souris.

Ces bactéries sont également souvent associées entre elles mais aussi avec des virus, notamment le virus Sendaï et l'hantavirus.

 

Une étude rétrospective récente sur 35 rats a révélé une prévalence élevée de lymphomes respiratoires (7/35). Les signes radiographiques, souvent ambigus chez ces petits animaux, incluent des nodules pulmonaires et un élargissement médiastinal crânial ainsi qu'une altération de la silhouette cardiaque. La différenciation avec des abcès pulmonaires peut se faire par cytologie échoguidée. Le pronostic des lymphomes est sombre, la survie ne dépassant pas 3 semaines avec chimiothérapie. En cas de réponse insatisfaisante au traitement, cette hypothèse doit être envisagée. 

 

Il est intéressant de noter que comme chez d'autres espèces, les mycoplasmes peuvent être associés à des infections génito-urinaires ce qui devrait guider notre choix d'antibiotiques en cas de cystite bactérienne ou pyomètre par exemple.

 

Le traitement du complexe respiratoire chez le rat comme chez l'humain souffrant de BPCO devrait être multimodal :

- Oxygénothérapie, sédatifs, bronchodilatateurs en phase suraiguë

- Antibiothérapie ciblée et de durée et dose adaptée

- Élimination des facteurs prédisposants dans l'environnement

- Nébulisations (amélioration de la fonction muco-ciliaire, disruption des biofilms)

- Bronchodilatateurs selon les besoins

- Anti-inflammatoires (corticoïdes VS AINS, au long terme si la cortisone est nécessaire préférer une forme inhalée)

- Traitements de soutien (phytothérapie, antifibrotiques, traitement de l'hypertension artérielle pulmonaire etc.)

 

Petite astuce pour les traitements par inhalation ou nébulisation : une bouteille de coca sans fond fait une chambre d'inhalation adaptée pour les rats en appliquant le vaporisateur sur le goulot.

 

Le suivi est primordial dans ces affections, certains rats auront des séquelles et peuvent nécessiter des traitements à vie. Les propriétaires devraient être conscients qu'il est très difficile voire impossible d'éliminer complètement les pathogènes, le but du traitement est d'en contrôler la charge, de prévenir des complications et séquelles et de gérer les symptômes

 

J'espère vous avoir donné des pistes pour améliorer la qualité et la durée de vie de ces petits compagnons formidables que sont les rats !

L'essentiel

L'essentiel

L'essentiel complexe respiratoire rat
Toolbox maladie respiratoire rat

Bibliographie

Abonnez-vous à Notre Newsletter

Léo Munné, Vetmint Fribourg

026 466 84 84

Route des fluides 5, 1762 Givisiez

mascotte telenac
  • Facebook
  • Instagram
bottom of page