Newsletter : Troubles Respiratoires Hauts
Le lapin souffrant de rhinite est un problème probablement aussi, voire plus, répandu que le coryza chez le chat, mais il est souvent plus difficile à gérer. Il n'est pas rare que les lapins connaissent des rechutes ou développent des séquelles importantes telles que la rhinite érosive, la sinusite, les rhinolithes, les abcès, etc.
De nombreux facteurs peuvent également aggraver ou perpétuer ces problèmes, notamment la bronchopneumonie, l'otite moyenne, le syndrome obstructif brachycéphale, les problèmes dentaires, etc.
Lorsque confronté à un lapin présentant des troubles respiratoires hauts, la démarche comprend généralement les étapes suivantes :
- Une anamnèse détaillée, incluant les facteurs environnementaux prédisposants, la potentialité de contagion, la chronicité, etc.
- La caractérisation des troubles respiratoires et de tout écoulement nasal.
- Un examen clinique complet, en portant une attention particulière à la recherche de facteurs prédisposants ou perpétuants tels que l'otite, les problèmes dentaires, la brachycéphalie, la sinusite, etc. Il est également important d'inspecter les faces internes des antérieurs, souvent souillées en cas d'écoulement nasal.
- Des analyses bactériologiques (écouvillonnage ou rinçage nasolacrymal).
- Des radiographies pour évaluer l'étendue du problème.
Le traitement consiste généralement en :
- L'élimination des facteurs environnementaux
- Des nébulisations pour le domicile, qui peuvent aider à rompre le biofilm, faciliter l'évacuation des sécrétions, avoir un effet anti-inflammatoire et permettre une diffusion locale de produits.
- Une antibiothérapie raisonnée et ciblée, administrée pendant au moins 4 semaines, et plus longtemps en cas de chronicité, de sinusite, de bronchopneumonie ou d'otite moyenne.
- Des suivis réguliers pendant et après le traitement.
L'association d'un traitement systémique et local donne généralement les meilleurs résultats, car certaines bactéries, notamment Pasteurella et Pseudomonas, ont tendance à former des biofilms. La nébulisation est un traitement de choix dans ce cas mais des collyres antibiotiques peuvent également être utilisés en particulier dans les cas de dacryocystite associés.
Dans le choix de l'antibiotique, il est crucial de considérer le mode d'action, le spectre et la diffusion. Par exemple, les TMS et les macrolides n'ont pas une activité intrinsèque significative contre Pseudomonas, bien que des améliorations puissent être observées de manière anecdotique. La marbofloxacine présente la concentration minimale inhibitrice la plus faible parmi les antibiotiques testés contre les bactéries des voies respiratoires supérieures et est souvent un bon choix mais ne devrait pas être utilisée en excès afin de préserver son efficacité.
Le "exotic animal formulary" de Carpenter contient, en plus des dosages, une rubrique intéressante sur la diffusion et le spectre des différents antibiotiques.
Dans les cas récalcitrants, l'imagerie avancée peut s'avérer très utile pour évaluer les séquelles et les complications, et pour planifier une éventuelle intervention chirurgicale, comme une pararhinotomie, une rhinotomie, une myringotomie ou une PECALBO par exemple.
J'espère que tout cela peut vous aider pour vos futurs patients enrhumés !
L'essentiel
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